Élargissement et transformation des kystes du canal thyroglossal en réponse à la radiothérapie: Résultats d’imagerie

Discussion

Les TGDC sont une masse médiane commune et cliniquement caractéristique du cou. Ceux-ci représentent 70% des masses médianes congénitales et ne posent généralement pas de dilemme diagnostique.1,2 Il s’agit d’un vestige embryologique de la glande thyroïde qui migre de la base de la langue (foramen caecum) à son lieu de repos final dans la ligne médiane inférieure du cou. Le conduit s’atrophie généralement de la huitième à la 10e semaine de gestation.1,2 Cependant, lorsqu’il ne développe pas complètement, l’épithélium sécrétoire persistant peut former un kyste.4 Études cadavériques révèlent une TGDC persistante chez 7% de la population adulte asymptomatique.5,6 TGDC peut être trouvé n’importe où le long de l’anlage embryologique, généralement en apposition étroite avec l’os hyoïde et la membrane thyrohyoïde (environ 60% à 65%).2,7

L’élargissement du TGDC après une infection, ou dans les rares cas de carcinome au sein du kyste, est un phénomène bien documenté.2 Cependant, l’élargissement après la RT pour le carcinome de la tête et du cou est un phénomène nouvellement découvert et aurait une cause inflammatoire.3 Contrairement au cas rapporté par Srinivasan et al., 3 cependant, nos cas ne semblaient pas être un développement de novo de TGDC mais plutôt une transformation de ce qui, après un examen attentif de l’imagerie initiale, était clairement des kystes préexistants ou, vraisemblablement, des restes de TGD qui étaient dormants ou n’étaient pas encore des kystes.

La notion selon laquelle cette transformation représente une réponse inflammatoire à la RT repose sur l’élargissement, l’amélioration du bord ou la proéminence, et une apparence plus semblable à celle d’un cyst. Ce sont des moyens typiques par lesquels un kyste peut répondre à une insulte — en augmentant le taux de production de liquide. Ce mécanisme pourrait raisonnablement être associé à une diminution de la capacité d’un kyste à s’écouler le long d’un TGD vraisemblablement initialement breveté, également un sous-produit potentiel d’une inflammation ou d’une cicatrisation induite par la RT. Cette dernière idée est corroborée par notre examen de la dose de rayonnement sur l’ensemble du tractus TGD. Ces doses variaient de 35 à 59 Gy.

La plus grande taille atteinte par tous les kystes a été obtenue lors du scan post-thérapeutique immédiat. Après la RT, l’évolution des 8 TGDC a montré un phénomène bénin. Plus précisément, le rétrécissement ou la stabilité suggéraient la résolution d’une inflammation antérieure, comme on pouvait s’y attendre avec l’élimination et la résolution du stimulus incriminé (RT). Aucun des kystes de nos patients n’a par la suite augmenté de taille, à l’exception du cas 1 précédemment mentionné qui aurait été irrité davantage par l’auto-massage; cette lésion est ensuite devenue calme (Figure 2).

Bien que rares, des métastases nodales de la ligne médiane, faisant partie des ganglions dits prélaryngés, peuvent être observées dans le carcinome papillaire de la thyroïde et les tumeurs malignes laryngées avancées.3 Ils sont plus souvent kystiques dans le cancer papillaire de la thyroïde.8 Les ganglions kystiques sont également couramment observés dans le carcinome oropharyngé, mais ne sont généralement pas de la ligne médiane.9 Bien qu’il soit peu probable qu’il ait représenté des métastases nodales dans notre contexte clinique, en particulier parce que la tumeur devrait régresser en réponse à la RT, les radiologues rencontreront néanmoins des TGDC en développement ou en expansion dans une pratique occupée.

L’élargissement de la TGDC en réponse à la RT est un phénomène nouvellement découvert que les radiologues et les cliniciens doivent garder à l’esprit pour éviter de mal interpréter un phénomène inflammatoire comme néoplasique. En plus d’être conscient de ce phénomène, le radiologue devrait examiner attentivement les images pré-RT, si elles sont disponibles, pour rechercher des éléments TGD préexistants, ce qui rendrait la plausibilité d’un kyste en expansion réactive ou en développement plus grande. Bien entendu, la localisation et l’apparence caractéristiques (et la détection peu de temps après le traitement) dans lesquelles une métastase nodale médiane en développement serait oncologiquement incongrue sont des facteurs supplémentaires qui devraient aider à éviter les erreurs de diagnostic dans ce contexte.

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