Des milliers d’insultes ont été librement échangées, les factions rivales d’Irishtown n’ont généralement pas fait grand cas des jalousies qui existaient. Il y avait, certes, des confrontations physiques occasionnelles, mises en évidence par des combats de poings et le bris de planches sur la tête des uns et des autres, mais rien pour s’enthousiasmer, encore moins modifier son mode de vie.
De tous les Irlandais qui se sont installés ici, les plus conscients d’eux-mêmes étaient ceux qui vivaient durement près de la flèche de Saint-Malachie. Raillés par les Irlandais les plus aisés, c’est-à-dire ceux qui pouvaient se permettre des rideaux aux fenêtres de leurs résidences, les « Irlandais d’Angle » sont devenus les plus chauvins des Irlandais de Cleveland et de loin les plus rancuniers de voir leur gazon envahi.
Il n’était pas rare qu’un type « Rideau de dentelle », s’il avait la chance de rencontrer une fille depuis « L’Angle », s’arrangeait pour la rencontrer en territoire neutre, comme au coin de la 25e rue Ouest et de l’Avenue Detroit. Cela devait être préféré aux menaces réelles et imaginaires des frères, cousins et même des membres indépendants de la fraternité Angle. Après une soirée de courtisan, il disait sa bonne nuit dans ce coin et regardait sa bien-aimée disparaître dans l’obscurité.
Bien que cela puisse paraître un peu ingrat, cela avait beaucoup de sens pour deux raisons: premièrement, cela lui évitait un éventuel passage à tabac et deuxièmement, il n’était pas nécessaire qu’il l’accompagne simplement pour des raisons de sécurité. Personne dans aucune section de Cleveland…..