Comment fonctionne réellement l’hoverboard Lexus? Un scientifique explique

Marty McFly ne serait pas surpris. Lexus a récemment annoncé avoir réalisé les rêves des fans de Retour vers le futur Partie II partout dans le monde en construisant un hoverboard fonctionnel. Et juste à temps pour la date d’octobre 2015 que Marty visite dans le film pour découvrir que les enfants ont abandonné les planches à roulettes au profit de leurs homologues volants.

L’hoverboard Lexus « Slide » n’est pas prêt à être mis en vente, mais un prototype a récemment été mis à l’épreuve par le skateur professionnel Ross Mcgouran dans un skate park construit sur mesure à Barcelone. Maintenant, Lexus a également révélé le fonctionnement réel de l’appareil, impliquant une piste spéciale qui permet à la planche de léviter magnétiquement au-dessus, d’une manière très similaire aux trains maglev.

C’est une coïncidence amusante que, alors que Back to the Future présentait une technologie appelée condensateur de flux, la diapositive repose sur quelque chose appelé épinglage de flux, ainsi qu’un principe appelé effet Meissner. Et tout cela fonctionne à cause de ce qu’on appelle la supraconduction.

Un supraconducteur est un matériau refroidi à une température critique très basse qui, lorsqu’un courant le traverse, ne présente aucune résistance électrique (le matériau ne repousse pas le courant). Lorsqu’un matériau devient supraconducteur, il repousse tous les champs magnétiques à l’intérieur. C’est ce qu’on appelle l’effet Meissner.

L’hoverboard Slide contient une série de blocs supraconducteurs en alliage métallique refroidis à -197°C par des réservoirs d’azote liquide. La piste ci-dessous contient trois aimants qui induisent un courant dans les blocs, provoquant l’effet Meissner et expulsant le champ magnétique vers la piste dans une image miroir.

Ces forces magnétiques en miroir se repoussent les unes les autres et la planche est ainsi soulevée au-dessus de la piste. Même si quelqu’un se tient sur la carte, les forces magnétiques sont suffisamment fortes pour la maintenir en lévitation car le manque de résistance électrique dans le supraconducteur signifie que le champ magnétique peut s’ajuster pour faire face à la pression externe.

Mais un autre phénomène scientifique rend l’hoverboard encore plus stable. Lorsque le processus de refroidissement est activé et que les blocs de la carte deviennent des supercondensateurs, ils emprisonnent efficacement les lignes du champ magnétique de la piste. Cela provoque l’épinglage des blocs à une hauteur fixe au-dessus de la piste, un processus connu sous le nom d’épinglage de flux, qui fournit une lévitation beaucoup plus stable. L’épinglage de flux garantit que l’hoverboard ne s’écarte pas horizontalement ou verticalement de la piste.

Comme preuve de concept, la diapositive montre que la construction d’un hoverboard à lévitation stable est tout à fait possible. Malheureusement, avant que nous ne soyons trop excités, il semble peu probable que la technologie arrive sur le marché dans un avenir proche pour plusieurs raisons. La carte actuelle pèse 11,5 kg, y compris le matériau supraconducteur et l’azote liquide à bord, ce qui la rend assez lourde à transporter. L’azote liquide nécessite également un rechargement environ toutes les 10 minutes pour s’assurer que le matériau supraconducteur reste à une température optimale.

En plus de cela, la planche ne fonctionne actuellement que dans un skate park construit sur mesure. Lexus n’a pas révélé le coût de cette preuve de concept, mais il est prudent de supposer que les blocs supraconducteurs, les réserves d’azote liquide et un parc construit sur mesure inondé d’aimants permanents n’auraient pas pu être bon marché.

Malgré ces limitations – et comme le souligne Lexus – rien n’est impossible. Il est tout à fait plausible d’imaginer des parcs et des guides similaires construits dans le cadre des futures villes intelligentes. Peut-être que l’hoverboard pourrait même offrir une alternative de voyage plus verte dans la ville ainsi qu’une activité de loisirs. Dans les années à venir, nous pourrions bien nous retrouver à remplir nos planches d’azote liquide aux points de recharge de toute la ville, tout comme nous remplissons nos voitures aujourd’hui.

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