Grossesse et parturition chez les dromadaires I. Facteurs affectant la durée de la gestation, le poids à la naissance du veau et le moment de l’accouchement

Dans la présente étude, nous avons évalué le rôle des facteurs génétiques, physiologiques et environnementaux dans l’incidence sur la longueur de la gestation, le poids à la naissance du veau et le moment de l’accouchement chez les dromadaires. Les données sur la reproduction ont été collectées sur une période de 10 ans dans la première ferme laitière à grande échelle gérée de manière intensive au monde. Nous avons émis l’hypothèse que les conditions environnementales (c’est-à-dire la photopériode) ont un effet décisif sur ces paramètres de reproduction. L’effet de divers facteurs a été testé avec des modèles mixtes linéaires et une analyse des composantes de variance. Un total de 557 (13,1%) primipares et 3691 (86,9 %) parturitions multipares ont été observées chez 2 123 dromadaires. Les parturitions avaient une distribution saisonnière prononcée. La durée moyenne (±SE) de la gestation et le poids moyen (±SE) à la naissance étaient respectivement de 384,5 ± 0,17 jours (n = 4 093, CV = 2,88 %) et de 34,5 ± 0,09 kg (n = 3 909, CV = 16,8 %). Tous les facteurs fixes sauf un (type de reproduction) ont affecté la durée de la gestation et le poids de naissance du veau. Le mois de conception (27,1 %), le chameau femelle (11,2 %) et le statut de veau mort-vivant (10,6 %) étaient responsables de près de 50 % de la variation de la durée de la gestation. Dans le même temps, les chameaux femelles (30,3%), la parité (11,3%), l’année (6,9%) et le mois de la mise bas (6,2%) ont eu la plus forte influence relative sur la variation du poids de naissance des veaux. Les deux caractères reproducteurs présentaient une variation circannuelle prononcée. La durée moyenne de gestation était plus longue par app. 18 jours chez les dromadaires qui conçoivent en novembre par rapport à ceux qui tombent enceintes en mai. Le poids moyen des nouveau-nés était de 4,4 à 4,9 kg plus élevé en décembre qu’en septembre et avril. Les dromadaires ont accouché tout au long de la période de 24 h, mais la plupart des accouchements (n = 3 117, 74,1%) ont eu lieu du lever au coucher du soleil. Le pic des livraisons était entre 14 et 15 heures. Le mois de l’année a un fort effet sur le calendrier des livraisons. En revanche, le temps entre le lever du soleil et la parturition ne différait pas d’un mois à l’autre. Le pic des accouchements a eu lieu de 7 à 9 h après le lever du soleil et le temps médian entre le lever du soleil et la parturition était de 8 h et 24 min. Ces résultats appuient fortement l’hypothèse initiale. Les changements saisonniers étaient indépendants des facteurs nutritionnels, étaient associés aux conditions climatiques (c.-à-d. la photopériode) et pouvaient refléter un rythme circannuel endogène du développement fœtal. Le dromadaire pourrait être un modèle in vivo utile pour étudier l’effet de l’environnement sur la communication fœto-maternelle, le développement fœtal et le moment de la parturition.

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