Inculturation

Léon XIIIEdit

Le pape Léon XIII a favorisé la diversité interculturelle, conduisant à la réintégration de l’Église catholique arménienne dans l’Église catholique en 1879. Il s’est opposé aux efforts de latinisation des Églises de Rite oriental, affirmant qu’elles constituent une tradition ancienne des plus précieuses et un symbole de l’unité divine de l’Église catholique. Son encyclique de 1894 Praeclara gratulationest l’éloge de la diversité culturelle et liturgique des expressions de foi au sein de l’Église. Dans Orientalum Dignitatis, il a répété la nécessité de préserver et de cultiver la diversité et a déclaré que les différentes cultures étaient un trésor. Il s’opposa aux politiques de latinisation de son propre Vatican et décréta un certain nombre de mesures qui préservaient l’intégrité et le caractère distinctif d’autres expressions culturelles.

Benoît XV et Pie Xi

Alors que les Papes Pie IX et Pie X avaient tendance à être un peu plus orientés vers le latin, Benoît XV était particulièrement préoccupé par le développement des activités missionnaires, qui avaient tant souffert pendant la Première Guerre mondiale. L’inculturation signifiait pour lui tout d’abord le développement du clergé domestique. Le 20 novembre 1919, il lance un appel aux catholiques du monde, pour soutenir les missions et surtout le développement du clergé local, favorisant une déseuropéanisation des missions catholiques. Le pape Pie XI a emboîté le pas en promouvant le clergé local afin que les cultures locales soient mieux reconnues. Il tient un congrès missionnaire à Rome en 1922 et consacre personnellement chaque année des évêques d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. À sa mort, 240 diocèses et administrations étaient entre les mains d’évêques nationaux.

Pie Xiedit

En 1939, le pape Pie XII, quelques semaines après son couronnement, a radicalement inversé la politique vaticane vieille de 250 ans et a permis la vénération des membres de la famille décédés en Chine. Le numéro du 8 décembre 1939 de la Sacrée Congrégation pour la Propagation de la Foi, publié à la demande de Pie XII, indiquait que les coutumes chinoises n’étaient plus considérées comme superstitieuses, mais plutôt comme une manière honorable d’estimer ses proches, et donc autorisée par les catholiques. L’Église a recommencé à prospérer avec vingt nouveaux archi-diocèses, soixante-dix-neuf diocèses et trente-huit préfets apostoliques, mais seulement jusqu’en 1949, lorsque la révolution communiste a pris le contrôle du pays.

L’introduction de l’Évangile signifie inculturation et non destruction des cultures locales. Pie l’a souligné parce que tous ne semblaient pas comprendre ce point. Il a écrit dans Summi Pontificatus qu’une appréciation plus profonde des différentes civilisations et de leurs bonnes qualités est nécessaire à la prédication de l’Évangile du Christ. Et dans son discours de 1944 aux directeurs de l’Œuvre pontificale missionnaire, il disait:

  • Le héraut de l’Évangile et messager du Christ est un apôtre. Son bureau n’exige pas qu’il transplante la civilisation et la culture européennes, et aucune autre, sur un sol étranger, là pour s’enraciner et se propager. Sa tâche face à ces peuples, qui se vantent parfois d’une culture très ancienne et très développée, est de les enseigner et de les former afin qu’ils soient prêts à accepter volontiers et de manière pratique les principes de la vie et de la morale chrétiennes; des principes, je pourrais ajouter, qui s’intègrent dans n’importe quelle culture, à condition qu’elle soit bonne et saine, et qui donnent à cette culture une plus grande force dans la sauvegarde de la dignité humaine et dans l’obtention du bonheur humain.

L’inculturation a été abordée dans ses encycliques Evangelii praecones et Fidei donum, publiées respectivement le 2 juin 1951 et le 21 avril 1957. Pie accrut la prise de décision locale des missions catholiques, dont beaucoup devinrent des diocèses indépendants. Pie XII a exigé la reconnaissance des cultures locales comme pleinement égales à la culture européenne. Poursuivant la ligne de ses prédécesseurs, Pie XII a soutenu la mise en place d’une administration locale dans les affaires ecclésiastiques: en 1950, la hiérarchie de l’Afrique occidentale est devenue indépendante; en 1951, l’Afrique australe; et en 1953, l’Afrique orientale britannique. La Finlande, la Birmanie et l’Afrique française deviennent des diocèses indépendants en 1955.

Paul VIEdit

Au Concile Vatican II, Paul VI a promulgué le décret Ad gentes, enseignant que l’inculturation imite « l’économie de l’Incarnation « .

Jean-Paul II

Jean-Paul II a abordé la question dans plusieurs encycliques et apparitions publiques. Le terme a été utilisé à nouveau par l’encyclique Redemptoris Missio de Jean-Paul II en 1990.

  •  » L’incarnation de l’Évangile dans les cultures indigènes et aussi l’introduction de ces cultures dans la vie de l’Église. »
  •  » La transformation intime des valeurs culturelles authentiques par leur intégration dans le christianisme et l’insertion du christianisme dans les différentes cultures humaines. »
  •  » Il est maintenant reconnu que l’inculturation est un terme théologique qui a été défini dans Redemptoris Missio 52 comme le dialogue permanent entre la foi et la culture. »

Benoît XVI

Benoît XVI, comme son prédécesseur, a accordé une grande importance au dialogue entre les cultures et les religions. Bien qu’il ait tenté à un moment donné de passer de la notion d' »inculturation » à celle d' »interculturalité », il déclarera plus tard que l’inculturation de la foi est nécessaire, tant que la spécificité et l’intégrité de la « culture de la foi » ne sont pas compromises.

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