L’Éducation, la Société et l’Apprenant de la maternelle à la 12e

La motivation décrit les désirs ou les besoins qui dirigent le comportement vers un objectif. Lorsque nous désignons quelqu’un comme étant motivé, nous voulons dire que la personne s’efforce d’accomplir une certaine tâche; avoir de la motivation est clairement important pour que quelqu’un puisse bien performer. L’approche de la réussite et l’approche cognitive de la motivation examinent les divers facteurs qui influencent notre motivation.

Selon l’approche de la réussite à la motivation, le besoin de réussite stimule l’accomplissement et la performance et motive ainsi notre comportement. Les gens peuvent être motivés par différents objectifs liés à la réalisation, et chacun de ces objectifs affecte la motivation — et donc le comportement — différemment. Par exemple, une étudiante peut être motivée à bien faire dans un cours d’algèbre parce que c’est intéressant et qu’il lui sera utile dans les cours ultérieurs (c.-à-d. pour maîtriser le matériel); pour obtenir de bonnes notes (c.-à-d. pour bien performer); ou pour éviter une note médiocre ou défaillante (c.-à-d., pour éviter de mal performer). Ces objectifs ne s’excluent pas mutuellement et peuvent tous être présents en même temps.

Objectifs de maîtrise et de performance

Les objectifs de maîtrise ont tendance à être associés à la satisfaction de maîtriser quelque chose — en d’autres termes, d’acquérir le contrôle, la maîtrise, des connaissances approfondies ou des compétences suffisantes dans un domaine donné (comme la maîtrise de l’art de cuisiner). Les objectifs de maîtrise sont une forme de motivation intrinsèque (découlant de forces internes) et se sont avérés plus efficaces que les objectifs de performance pour maintenir l’intérêt des élèves pour une matière. Dans un examen de la recherche sur les objectifs d’apprentissage, par exemple, les étudiants ayant principalement des orientations de maîtrise vers un cours qu’ils suivaient avaient non seulement tendance à exprimer un plus grand intérêt pour le cours, mais continuaient également à exprimer leur intérêt bien au-delà de la fin officielle du cours et à s’inscrire à d’autres cours dans la même matière (Harackiewicz, et al., 2002; Wolters, 2004).

Les objectifs de performance, quant à eux, sont motivés par des motivations extrinsèques (découlant de facteurs externes) et peuvent avoir des effets à la fois positifs et négatifs. Les étudiants ayant des objectifs de performance ont souvent tendance à obtenir des notes plus élevées que ceux qui expriment principalement des objectifs de maîtrise, et cet avantage est souvent vu à la fois à court terme (avec des affectations individuelles) et à long terme (avec une moyenne pondérée générale lors de l’obtention du diplôme). Cependant, il existe des preuves que les étudiants axés sur la performance n’apprennent pas réellement du matériel aussi profondément ou de manière permanente que les étudiants plus axés sur la maîtrise (Midgley, Kaplan, &Middleton, 2001).

Une raison possible est que les mesures de performance, telles que les scores aux tests, récompensent souvent une mémorisation relativement superficielle de l’information; en d’autres termes, les informations « entassées » avant un test ne sont mémorisées qu’à court terme et souvent oubliées immédiatement après le test. Parce que la « performance » est terminée, il n’y a pas de conséquences négatives pour oublier l’information relativement rapidement, ce qui peut empêcher les étudiants axés sur la performance de traiter l’information de manière plus réfléchie ou approfondie. Une autre raison possible est qu’en se concentrant sur la reconnaissance en tant que meilleur performeur dans un groupe de pairs, une orientation vers la performance encourage la concurrence avec les pairs. Donner et recevoir de l’aide de camarades de classe n’est donc pas dans l’intérêt personnel d’un élève axé sur la performance, et l’isolement qui en résulte peut limiter l’apprentissage de l’élève.

Dissonance cognitive

Les approches cognitives de la motivation se concentrent sur la façon dont la motivation d’une personne est influencée par ses cognitions ou ses processus mentaux. Le rôle de la dissonance cognitive sur la motivation est particulièrement intéressant. La dissonance cognitive se produit lorsqu’une personne éprouve un conflit, une contradiction ou une incohérence dans ses cognitions. Ces cognitions contradictoires peuvent être des attitudes, des croyances ou une conscience de son comportement. La dissonance est la plus forte lorsqu’un écart a été remarqué entre son concept de soi et son comportement. Si vous faites quelque chose dont vous avez honte ou si vous agissez d’une manière contraire à une idée que vous avez de vous-même (par exemple, si vous vous considérez comme une personne honnête, mais que vous mentez ensuite à vos parents lorsqu’ils vous posent des questions sur vos projets futurs), vous risquez de ressentir une dissonance cognitive par la suite.

La théorie de la dissonance cognitive propose que les gens ont une motivation pour réduire la dissonance dans leurs cognitions en modifiant ou en justifiant leurs attitudes, croyances et comportements. La façon dont une personne choisit de répondre à la dissonance dépend de la force de divers facteurs de motivation. Par exemple, fumer des cigarettes augmente le risque de cancer, ce qui menace le concept de soi de l’individu qui fume. Lorsque le fumeur entend des preuves suggérant que le tabagisme pourrait causer le cancer (composante cognitive), il peut choisir d’arrêter de fumer (modifier la composante comportementale) ou de rejeter le lien de causalité. Comme le tabagisme crée une dépendance physique, la plupart des fumeurs choisissent de minimiser leur reconnaissance du risque plutôt que de changer leur comportement. La dépendance est plus motivante que la peur d’éventuelles conséquences médicales à long terme, de sorte que l’idée moins motivante est minimisée et écartée. La plupart d’entre nous se croient intelligents et rationnels, et l’idée de faire quelque chose d’autodestructeur provoque une dissonance. Pour réduire cette tension inconfortable, les fumeurs pourraient se trouver des excuses, telles que « Je vais mourir de toute façon, donc peu importe. »

Une autre application de la dissonance cognitive se produit dans le cas de la justification de l’effort. La dissonance est éveillée chaque fois que des individus se livrent volontairement à une activité désagréable pour atteindre un objectif souhaité; cette dissonance peut être réduite en exagérant l’opportunité du but. Plus quelqu’un investit de temps, d’argent ou d’efforts dans une activité, plus il se convaincra qu’il a fait un choix judicieux et que ses efforts en valaient la peine. Un enfant qui doit travailler et économiser pour un vélo, par exemple, le valorisera davantage et en prendra mieux soin que si le vélo était offert en cadeau, sans effort de la part de l’enfant.

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