Le Désert
Le narrateur et le Petit Prince « sont tombés du ciel » pour atterrir dans le désert du Sahara. L’emplacement est loin de toute habitation humaine et apparemment stérile, sans eau. Le seul habitant est un serpent mortel. Le narrateur, qui est pilote, s’est écrasé; le Petit Prince visite la Terre pour en apprendre davantage sur la vie.
Le paysage aride représente la solitude et le manque de sens dans la vie de ces deux personnages. Le narrateur, qui est pilote, a poursuivi son existence en tant qu’adulte réticent, se sentant déplacé, perdu et sans amis. Les mots décrivant la défaillance de son avion semblent de nature plus personnelle, comme s’il se décrivait lui-même: « Quelque chose est tombé en panne dans mon moteur. »La solitude a chassé le Petit Prince de sa planète, et une série de visites décevantes sur d’autres planètes ne lui a rien appris sur le vrai sens de la vie.
Aussi sombre soit-il, ce désert cache un secret. Ce n’est pas aussi désolant qu’il n’y paraît. Il suffit de regarder plus loin pour découvrir un puits d’eau. Et son eau est plus douce que tout ce qui est imaginable et désaltère plus que la soif physique. De cette manière, le désert symbolise également une idée clé de l’histoire: ce qui est important, ou essentiel, n’est pas visible à l’œil nu. Les apparences sont trompeuses. Regardez plus profondément, et là quelque chose de merveilleux vous attend qui nourrira l’âme. L’astuce est de voir avec le cœur. Ce n’est qu’avec le cœur qu’il est possible de voir l’invisible, d’imaginer et de découvrir un puits caché d’eau douce et nourrissante dans le désert, de découvrir d’autres merveilles qui donnent un sens à la vie.
Les Baobabs
Au chapitre 5, le narrateur prévient : » Les enfants. Méfiez-vous des baobabs ! »Il a appris que la planète du Petit Prince, l’astéroïde B-612, est infestée de leurs graines. Si on les laissait pousser, les baobabs se répandraient sur toute la planète et les racines la traverseraient. La planète risquerait d’exploser.
Les baobabs et leurs graines faussement petites représentent des problèmes qui peuvent sembler insignifiants mais, si on les laisse pousser sans contrôle, ils peuvent devenir une menace pour l’existence même des gens. Le point de référence de l’auteur Antoine de Saint-Exupéry pour ce symbole est les problèmes qui sont devenus incontrôlés et ont failli détruire la planète pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, les graines de la destruction ne se limitent pas aux affaires internationales. Ils peuvent infester de manière inattendue tous les domaines de la vie. La clé est la vigilance. Tout comme le Petit Prince déracine les baobabs gênants lorsqu’ils sont très jeunes, les problèmes sont mieux traités lorsqu’ils sont petits.
Eau
Dès que le narrateur s’écrase dans le désert, le manque d’eau est une préoccupation. Au huitième jour, son eau a disparu et le danger de mourir de soif semble écrasant. Le Petit Prince leur suggère de partir à la recherche d’un puits. « Moi aussi, j’ai soif », dit-il, bien qu’il ne semble jamais l’être. Un peu plus tard, le prince commente de manière énigmatique: « L’eau peut aussi être bonne pour le cœur. »Quand le puits est trouvé, et que le narrateur prélève de l’eau pour que le prince boive, l’enfant dit: « J’ai soif de cette eau. »
Il s’avère que cette eau désaltère plus que la soif corporelle. Elle nourrit l’âme parce qu’elle a été donnée avec amour, d’un ami à l’autre. Ces qualités, invisibles à l’œil, ont enrichi l’eau et l’ont rendue bonne pour le cœur. C’est l’eau dont le Petit Prince a soif. Percevant cela, le narrateur repense à un Noël mémorable de son enfance. Avec un éclair de perspicacité, il comprend que ces moments significatifs sont riches de qualités invisibles qui ajoutent leur douceur et leur éclat particuliers. C’est l’étoffe des souvenirs heureux.
Ainsi, l’eau qui nourrit le corps se transforme. Il devient un symbole de l’amitié, de l’amour et d’autres belles qualités que les gens ajoutent à la vie, qui nourrissent l’âme et donnent un sens à l’existence.
Le serpent
Les serpents sont souvent des symboles du mal ou de la trahison, comme dans l’histoire biblique d’Adam et Eve. Ici, cependant, Saint-Exupéry utilise le serpent pour symboliser un moyen de renaissance ou de retour: le serpent est respectueux du Petit Prince, ne le mordant que lorsque le Prince est prêt à rentrer chez lui. Ce n’est pas une allégorie chrétienne de la résurrection; il rappelle simplement aux lecteurs qu’il faut parfois « mourir » au sens figuré pour passer à l’étape suivante de l’être humain. La croissance nécessite un changement, qui nécessite parfois des sacrifices.