Sir Isaac Brock, commandant militaire, administrateur du Haut-Canada (St Peter Port, Guernesey, 6 octobre 1769 d Queenston Heights, UC, 13 octobre 1812). Isaac Brock a fait ses études à Guernesey, Southampton (Angleterre) et Rotterdam. À l’âge de 15 ans, il entre dans l’armée en achetant une commission dans le 8e Régiment d’infanterie du Roi. Il est muté au 49e Régiment en 1791 et démontre peu après sa volonté de prendre un risque calculé. Un autre officier qui était à la fois « un duelliste confirmé » et un tir mort l’a défié. Étant grand, Brock savait qu’il présenterait une cible facile à la distance habituelle de 12 pas. Alors qu’ils se préparaient pour le duel, il a exigé qu’ils se rencontrent sur un pied d’égalité. À cette fin, il a produit un mouchoir et a insisté pour qu’ils se tirent dessus, non pas à la distance habituelle, mais à travers le mouchoir. Son antagoniste déclina et quitta peu après le régiment. Brock semblait posséder un aperçu presque étrange de ce que les autres – en particulier les opposants – pensaient et de la façon dont ils pourraient réagir à une action déterminée.
La carrière militaire de Brock franchit une nouvelle étape en 1797 lorsqu’il achète une commission de lieutenant-colonel et devient le commandant du régiment. Son frère, William, lui prêta l’argent pour acheter des commissions – une pratique courante dans l’armée britannique de l’époque – et, plus tard, lorsque William fit faillite, Brock fut confronté au problème du remboursement de sa dette. Il arrive au Canada en 1802 avec le 49th et est promu major général en 1811. Avec le départ imminent de Francis Gore, il est nommé président du conseil exécutif du Haut-Canada (administrateur) et commandant des forces dans ce pays. Au début de la guerre de 1812, il prend l’audacieuse initiative d’ordonner la prise du fort américain Michillimakinac.
Le major-général William Hull avait envahi le Haut-Canada en juillet, mais se retira au fort Detroit en apprenant que Brock menait des troupes sur ce front. Il arriva au fort Amherstburg et sut, grâce à la correspondance capturée, qu’il y avait de graves dissensions parmi les officiers de Hull et qu’il craignait de plus en plus la défaite. Brock rencontra Tecumseh et les deux devinrent de solides alliés. Brock décide d’agir rapidement avant que Hull ne reçoive des renforts. Dans la nuit du 15 au 16 août, Tecumseh et ses guerriers traversent la rivière Détroit pour être suivis tôt le lendemain matin par Brock et ses troupes. L’intention de Brock était de former ses troupes et d’espérer que Hull sortirait de son fort fort fort et bien armé pour combattre à l’air libre. Mais, en entendant parler des troupes américaines à ses arrières, Brock décida d’attaquer immédiatement. Il mena ses troupes vers l’avant même si tout ce qu’elles pouvaient voir face à elles à l’approche était deux canons de 24 livres, leurs artilleurs se tenant debout avec leurs allumettes en feu.
Brock a été exhorté à laisser ses officiers le précéder et il a refusé car il ne demanderait jamais à ses hommes d’aller là où il ne les conduirait pas. Il comptait sur Hull pour reculer et il avait raison. Sans consulter personne, le général américain ordonna aux artilleurs de ne pas tirer, fit hisser un drapeau blanc dans le fort et envoya deux officiers demander des conditions. Brock envoie ses aides le colonel MacDonell et le capitaine Glegg dans le fort, où ils négocient la reddition totale de Hull. Par la suite, il y eut des critiques selon lesquelles Brock avait agi de manière imprudente, mais dans une lettre à ses frères, il affirma qu’il avait procédé » à partir d’un calcul cool des vers et des contres. »Son risque calculé a produit une victoire complètement inattendue avec la capture d’une armée, d’un fort et d’un territoire américains (Michigan), ainsi que de grandes quantités de matériel de guerre. Dans le Haut-Canada, le climat de défaitisme se transforma en optimisme quant à la possibilité pour les troupes, les milices et les alliés autochtones de défendre la province.
Lorsque les Américains envahissent à nouveau les hauteurs de Queenston, Brock est réveillé de son sommeil au fort George et se rend précipitamment au village. Presque dès son arrivée, les Américains se sont emparés d’une batterie de canons sur les hauteurs. Brock décida qu’une attaque directe était nécessaire immédiatement sans avoir le temps d’attendre des renforts. Son risque calculé se révéla téméraire, car alors qu’il dirigeait ses troupes, il fut touché à la poitrine par un tir d’un soldat américain. Brock est mort sur le coup sans prononcer les derniers mots (tels que « Poussez les braves volontaires de York ») qui lui ont été attribués.
La mémoire de Brock, le sauveur du Haut-Canada, demeure extraordinairement forte dans l’histoire de l’Ontario. Son corps, inhumé au fort George, a été déplacé en 1824 au sommet des hauteurs de Queenston sous un imposant monument, qui a été détruit en 1840, mais remplacé en 1853. Aujourd’hui, le majestueux monument de Brock domine le champ de bataille.