Virus du papillome humain

Virus du papillome humain

FICHE DE DONNÉES DE SÉCURITÉ DES AGENTS PATHOGÈNES – SUBSTANCES INFECTIEUSES

SECTION I – AGENT INFECTIEUX

NOM: Virus du papillome humain

SYNONYME OU RÉFÉRENCE CROISÉE: HPV, cancer du col de l’utérus, carcinome cervical et utérin, dysplasie cervicale, verrues génitales (condylome acuminatum, verrues vénériennes, verrues anales et anogénitales), la verrue commune ( verruca vulgaris), papillome vénérien, les types courants sont 6, 11, 16, 18, 31, 45, et 58.

CARACTÉRISTIQUES: Faisant partie de la famille des Papillomaviridae, le VPH est un virus à ADN double brin circulaire fermé situé dans une capside icosaédrique non enveloppée de 55 nm de diamètre (1,2). Plus de 100 types de VPH ont été identifiés, 80 types ont été séquencés et on pense qu’il en existe plus de 200 sur la base de fragments partiellement séquencés (3). C’est une maladie sexuellement transmissible très fréquente, avec plus de 50 types différents causant des infections anogénitales (4). De ce nombre, 25 sont des agents cancérigènes avérés ou probables pour l’homme (5).

SECTION II – IDENTIFICATION DES DANGERS

PATHOGÉNICITÉ/ TOXICITÉ: Les virus HPV infectent les cellules épithéliales basales des épithéliums kératinisés cutanés et muqueux. Les infections cutanées touchent le plus souvent les mains et les pieds, tandis que les infections des muqueuses ciblent la muqueuse de la bouche (de petits nodules peuvent se développer en cellules cancéreuses), la gorge, les voies respiratoires et l’épithélium anogénital (1). Lorsque les infections des muqueuses ne se dissipent pas spontanément d’elles-mêmes, elles peuvent évoluer en néoplasme intraépithélial cervical, ce qui peut entraîner un cancer du col de l’utérus (6). Le CIRC a identifié 25 types de risques avérés ou probables, y compris le VPH 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 58, ce qui peut entraîner des cancers anogénitaux de la tête, du cou et des muqueuses (5). Tous les cancers du col de l’utérus et 4% de tous les cancers sont le résultat d’infections au VPH (6,7). Les génotypes à faible risque, tels que 6 et 11, peuvent causer des lésions des tissus cervicaux et des verrues bénignes ou de faible grade (y compris les lésions communes, génitales et anogénitales) dans les régions du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de l’anus, du pénis ou du scrotum (8); cependant, 90% des infections à risque élevé et à faible risque disparaissent spontanément dans les 2 ans et la plupart sont asymptomatiques.

ÉPIDÉMIOLOGIE : Les infections au VPH sont courantes dans le monde entier, avec une prévalence plus élevée dans certaines populations et régions, telles que l’Afrique subsaharienne, l’Asie du centre-sud et du sud-est, l’Amérique latine et les Caraïbes (8). C’est l’une des maladies sexuellement transmissibles les plus courantes en Amérique du Nord, avec une prévalence pouvant atteindre 25 millions de cas et 1 à 5,5 millions de nouveaux cas par an aux États-Unis (1,9,10). L’infection par les verrues génitales est particulièrement répandue chez les 18-30 ans (6).

GAMME D’HÔTES : Observés uniquement chez l’homme, les papillomavirus sont complètement spécifiques à l’espèce (6).

DOSE INFECTIEUSE : Inconnue.

MODE DE TRANSMISSION: Les cellules infectieuses peuvent être transmises par contact direct virus-cellules, comme un contact peau-peau, une activité sexuelle et une exposition prolongée à des vêtements contaminés, car le virus peut être transporté sur des fomites (1). La transmission peut également se produire de la mère au nouveau-né par transmission verticale, quoique rarement (11).

PÉRIODE D’INCUBATION: Peu claire car elle peut varier d’un mois à plusieurs années, mais elle est généralement de 3 semaines à 8 mois, et la plupart des verrues se développent 2 à 3 mois après l’infection (9); cependant, la plupart des cas d’infections ne présenteront jamais de symptômes (8).

COMMUNICABILITÉ: La présence visible de verrues génitales peut augmenter considérablement les risques d’infection, car 65% des personnes qui sont entrées en contact avec les verrues les développeront également (9).

SECTION III – DISSÉMINATION

RÉSERVOIR : Humains (6).

ZOONOSE : Aucune.

VECTEURS : Aucun.

SECTION IV – STABILITÉ ET VIABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : Le VPH n’est pas sensible aux médicaments antiviraux. Un traitement topique utilisant de l’acide trichloacétique, du trichloro (dioxoéthylène-O, O’) tellurate d’ammonium (AS101) et de la podophylline sur les verrues vulvaires externes et périanales s’est avéré efficace avec un faible taux de récurrence (12). L’immunostimulant imiquimod est également un traitement local efficace des verrues génitales.

RÉSISTANCE AUX MÉDICAMENTS : Le VPH résiste à la plupart des agents antiviraux car il n’existe pas de traitement complet à ce jour et les chances de réapparition sont élevées (12).

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS: Une exposition à 90% d’éthanol pendant au moins 1 minute, à 2% de glutaraldéhyde, à 30% de Savlon et / ou à 1% de chlorure de sodium peut désinfecter l’agent pathogène (10,13).

INACTIVATION PHYSIQUE : Varie selon les souches; sensible à l’irradiation UV, un chauffage à 100 °C suffit pour l’ina ctivation (10).

SURVIE EN DEHORS DE L’HÔTE: Le VPH résiste à la chaleur et au séchage et peut survivre sur des objets inanimés tels que des vêtements et du matériel de laboratoire qui sont entrés en contact avec des patients infectés, bien que le temps de survie précis soit inconnu (1,11).

SECTION V – PREMIERS SOINS / MÉDECINE

SURVEILLANCE: Des modifications légères de l’épithélium causées par des infections à HPV peuvent être détectées par des techniques virologiques et cytologiques (8). La croissance anormale des lésions intraépithéliales squameuses (LSI) peut être identifiée à l’aide d’examens cytologiques des frottis cervicaux ou anaux (test Pap), et l’examen histologique des biopsies cervicales ou anales peut être utilisé pour détecter la néoplasie intraépithéliale (CIN ou AIN). Une infection persistante peut entraîner l’intégration du virus dans l’ADN humain, provoquant des précurseurs du cancer, qui peuvent entraîner des cancers ano-génitaux et de la tête et du cou s’ils ne sont pas traités. La détection de l’ADN du VPH peut également être utilisée pour détecter l’infection chez les femmes et les hommes (14).

Remarque: Toutes les méthodes de diagnostic ne sont pas nécessairement disponibles dans tous les pays.

PREMIERS SOINS / TRAITEMENT: Aucun traitement de premiers soins n’est disponible. L’azote liquide peut être utilisé pour le traitement contre les verrues.

IMMUNISATION: Le vaccin quadrivalent contre le VPH Gardasil (types 6, 11, 16, 18) et le vaccin divalent Cervarix (16 et 18) se sont révélés très efficaces pour réduire la prévalence des lésions génitales des types 6, 11, 16 et 18 chez les garçons âgés de 9 à 15 ans et les femmes âgées de 18 à 26 ans. Gardasil est également efficace chez les hommes âgés de 18 à 26 ans et peut également être utilisé par les femmes (9,15). Le vaccin contient des particules de type papillomavirus (coquilles vides de protéines structurales virales) qui produisent une réponse anticorps neutralisante, ce qui est censé empêcher le papillomavirus d’infecter les cellules hôtes (16). Il montre également une efficacité contre le condylome et la néoplasie intraépithéliale du pénis. Gardasil et Cervarix sont les deux seuls vaccins contre le VPH dont l’utilisation est approuvée au Canada.

PROPHYLAXIE: Les vaccins à particules virales (VLP) prometteurs, qui sont des coquilles protéiques du VPH sans ADN infectieux, peuvent induire des titres élevés d’anticorps spécifiques au type. La VLP prophylactique cherche à obtenir des anticorps neutralisants et s’adresserait idéalement aux adolescentes avant les rapports sexuels (17). Gardasil et Cervarix préviennent l’infection des quatre formes les plus courantes de VPH, y compris les types 16 et 18 qui peuvent causer des cancers du col de l’utérus (18). La sensibilisation et la connaissance des risques posés par le VPH peuvent accroître l’autoprotection et réduire la prévalence de l’infection (19). Le dépistage et l’élimination des lésions cervicales de haut grade sont un moyen très efficace de prévenir le cancer invasif chez les femmes.

SECTION VI – DANGERS EN LABORATOIRE

INFECTIONS ACQUISES EN LABORATOIRE : Aucune n’a été signalée à ce jour.

SOURCES / ÉCHANTILLONS: Verrues sur des tissus cutanés externes infectés par la peau périanale ou commune, et tissus de biopsie de mélanome (9,20).

RISQUES PRIMAIRES : Un contact cutané accidentel avec du tissu verru infecté peut entraîner le développement d’une verrue commune (verruca vulgaris), due à des types cutanés bénins de VPH (21). La transmission accidentelle du VHP génital à partir d’échantillons cliniques n’a pas été rapportée et elle doit être considérée comme très improbable.

DANGERS PARTICULIERS : Aucun.

DEUXIÈME VII – CONTRÔLES DE L’EXPOSITION / PROTECTION INDIVIDUELLE

CLASSIFICATION DU GROUPE DE RISQUE: Groupe de risque 2 (22).

EXIGENCES DE CONFINEMENT : Installations, équipements et pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 pour les travaux impliquant des matières infectieuses ou potentiellement infectieuses, des animaux ou des cultures.

VÊTEMENTS DE PROTECTION: Blouse de laboratoire. Gants lorsque le contact direct de la peau avec des matières ou des animaux infectés est inévitable. Une protection oculaire doit être utilisée lorsqu’il existe un risque connu ou potentiel d’exposition aux éclaboussures (23).

AUTRES PRÉCAUTIONS: Toutes les procédures qui peuvent produire des aérosols, ou impliquer des concentrations élevées ou de grands volumes doivent être effectuées dans une armoire de sécurité biologique (BSC). L’utilisation d’aiguilles, de seringues et d’autres objets tranchants doit être strictement limitée. Des précautions supplémentaires doivent être envisagées pour les travaux impliquant des animaux ou les activités à grande échelle (23).

SECTION VIII – MANIPULATION ET STOCKAGE

DÉVERSEMENTS : Laisser les aérosols se déposer. Tout en portant des vêtements de protection, couvrir le déversement avec une serviette en papier absorbant. Appliquer le désinfectant approprié, et à partir du périmètre et essuyer vers le centre. Prévoyez suffisamment de temps de contact avant de nettoyer.

ÉLIMINATION : Décontaminer tous les déchets qui contiennent ou sont entrés en contact avec l’organisme infectieux avant de les éliminer par autoclave, désinfection chimique, irradiation gamma ou incinération (23).

STOCKAGE : Contenants correctement étiquetés et scellés.

SECTION IX – RENSEIGNEMENTS RÉGLEMENTAIRES ET AUTRES

RENSEIGNEMENTS RÉGLEMENTAIRES: L’importation, le transport et l’utilisation d’agents pathogènes au Canada sont réglementés par de nombreux organismes de réglementation, notamment l’Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Environnement Canada et Transports Canada. Les utilisateurs sont responsables de s’assurer qu’ils sont conformes à toutes les lois, réglementations, lignes directrices et normes pertinentes.

MISE À JOUR : septembre 2010

PRÉPARÉ PAR: Direction de la réglementation des agents pathogènes, Agence de la santé publique du Canada Bien que les renseignements, les opinions et les recommandations contenus dans la présente Fiche de données de sécurité sur les agents pathogènes soient compilés à partir de sources jugées fiables, nous déclinons toute responsabilité quant à l’exactitude, à la suffisance ou à la fiabilité ou à toute perte ou blessure résultant de l’utilisation des renseignements. Les dangers nouvellement découverts sont fréquents et ces informations peuvent ne pas être complètement à jour.

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