[Ixodes ricinus, maladies transmises et réservoirs]

La tique Ixodes ricinus a été observée dans la plupart des régions italiennes, en particulier dans les bois thermo-mésophiles et les habitats arbustifs où l’humidité relative permet à la tique de terminer son cycle de développement de 3 ans, comme prévu pour les plages climatiques européennes. Cette tique agit à la fois comme vecteur et réservoir pour une série d’agents pathogènes zoonotiques de la faune, en particulier les agents des maladies de Lyme, de l’encéphalite à tiques et de l’Ehrlichiose granulocytaire humaine, qui émergent dans la majeure partie de l’Europe. Pour évaluer la distribution spatiale de ces agents pathogènes et le risque d’infection pour les humains et les animaux sur le territoire de la province de Trente, nous avons réalisé une étude à long terme en utilisant une combinaison d’enquêtes éco-épidémiologiques et de modélisation mathématique. Une vaste collecte de tiques avec une analyse de la pertinence de l’habitat basée sur le SIG nous a permis d’identifier les zones où les tiques se trouvent à différentes densités. Pour identifier les zones présentant un risque d’infection plus élevé, nous avons estimé les valeurs de R0 pour Borrelia burgdorferi s.l., le virus TBE et Anaplasma phagocytophila dans différentes conditions écologiques. Nous avons évalué la prévalence de l’infection chez le vecteur et chez les espèces réservoirs de la faune qui jouent un rôle central dans la persistance de ces infections, à savoir les petits mammifères A. flavicollis et C. glareolus. Nous avons également considéré le double effet du chevreuil (Capreolus capreolus) qui sert de réservoir à A. phagocytophila mais est un hôte incompétent pour le virus B. burgdorferi et le virus TBE, réduisant ainsi la prévalence de l’infection chez les tiques de ces deux derniers pathogènes. La prévalence de l’infection par B. burgdorferi et A. phagocytophila dans le vecteur a été évaluée par dépistage PCR de 1212 nymphes d’I. ricinus recueillies par traînage dans six zones d’étude principales en 2002. La prévalence moyenne de l’infection enregistrée était de 1,32% pour B. burgdorferi s.l. et de 9,84 % pour A. phagocytophila. La prévalence de l’infection chez les nymphes atteintes du virus TBE, telle qu’évaluée dans une étude précédente, était de 0,03%. La prévalence de l’infection chez les rongeurs a été évaluée par dépistage (avec ELISA et PCR) des tissus et des échantillons de sang prélevés sur 367 individus de rongeurs piégés de manière intensive en 2002 dans 6 zones d’étude principales. A. flavicollis (N = 238) a été infecté par les trois agents pathogènes étudiés, avec une prévalence d’infection allant de 3,3% pour le virus TBE à 11,7% pour A. phagocytophila, et 16,6% avec B. burgdorferi s.l.C. glareolus (N = 108) a montré une prévalence d’infection de 6,5% avec A. phagocytophila et 12.7% avec B. burgdorferi s.l., alors qu’aucune personne n’a été infectée par le virus TBE. Nous avons également examiné 98 échantillons de rate prélevés sur des chevreuils par PCR, ce qui a donné une prévalence moyenne d’infection par A. phagocytophila de 19,8 %. À l’aide d’un modèle déterministe, nous avons exploré la condition de la persistance des maladies sous différentes densités de rongeurs et de chevreuils. Les valeurs R0 ont été largement supérieures à 1 pour B. burgdorferi s.l. dans la grande majorité des zones classées comme appropriées pour I. la présence de ricinus dans le Trentin, alors que la condition de persistance du TBE semblait être plus limitée par une combinaison de conditions climatiques et de densités d’hôtes.

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