La différenciation des cellules mésothéliales réactives et/ou atypiques des cellules épithéliales malignes dans les épanchements séreux reste un problème diagnostique fréquent. Étant donné que des cellules malignes positives à l’antigène de la membrane épithéliale (EMA) dans les épanchements séreux ont été rapportées dans presque tous les adénocarcinomes et la plupart des mésothéliomes malins, l’immunoréactivité pour l’EMA est jugée moins utile que d’autres anticorps dans le traitement des épanchements séreux problématiques. Cependant, l’immunocoloration des cellules mésothéliales bénignes réactives et / ou atypiques pour l’EMA n’a pas été bien étudiée, seules quelques séries signalant une coloration faible ou négative pour l’EMA. Cette étude a été entreprise pour évaluer la fréquence à laquelle les cellules mésothéliales réactives et / ou atypiques apparaissent positivement pour l’EMA. Cent quatre-vingts épanchements séreux (115 pleuraux, 55 péritonéaux et 10 péricardiques) de 123 femmes et 57 hommes âgés de 20 à 89 ans ont été évalués au cours desquels un panel d’anticorps comprenant l’EMA a été réalisé sur des blocs cellulaires (141 cas), des cytospines (36 cas) ou les deux (3 cas). Sur les 100 cas cytologiquement positifs, l’immunoréactivité à l’EMA était présente dans 97/100 (97 %) cas. Un cas négatif à l’EMA suspectant un carcinome rénal métastatique a été perdu pour le suivi et n’a pas été inclus dans l’analyse. Les trois autres cas négatifs étaient des tumeurs malignes dont on ne s’attendait pas à ce que les cellules EMA soient positives (carcinome à petites cellules, neuroblastome et sarcome synovial). Par conséquent, l’EMA était positive dans pratiquement 100% des cas malins restants. Dans les 78 cas cytologiquement négatifs, la positivité EMA était présente dans 3/78 (3,8%) des cas. Un suivi clinique allant jusqu’à 14 mois dans ces trois cas n’a révélé aucun signe de malignité.(RÉSUMÉ TRONQUÉ À 250 MOTS)